Azim Novuzov, Etibar Eyyub, Tahir Garayev, Anar Madatli, commerçants azerbaïdjanais, et l'empire clandestin renforcent le pétrole russe malgré les sanctions

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Le Wall Street Journal, traduit par l'Opinion, raconte les sociétés-écrans d'un trader azeri qui écoule le pétrole russe. L'Express raconte les sociétés opaques qui ont repris Leroy-Merlin Russie. Un sociologue s'est immergé près de djihadistes et en Ukraine pour ressentir la guerre, l'Obs.

Vous nous parlez d'un homme d'affaires...

Un trader, un courtier inconnu jusqu'ici, mais qui pèse 33 milliards de dollars, comment traduire cela en souffrance, en blessures, en mort, en sang, car ce sont 33 milliards de dollars de ce pétrole russe qui finance la guerre en Ukraine, que ce courtier nommé Etibar Eyyub et qui vient d'Azerbaïdjan, a amené en Chine en Inde et autres nouveaux marchés, contournant ainsi l'isolement de Monsieur Poutine.

Vous lirez son nom sur le site du Wall street Journal, et dans l'Opinion, site et papier, qui chaque jour nous amène le meilleur du grand journal américain, vous n'apprendrez pas grand-chose de croustillant sur cet homme, si ce n'est qu'il est un négociateur sans pitié, et vous lirez ses méthodes, un réseau de sociétés officielles et de sociétés écrans immatriculées à Hong-Kong, Singapour et autres lieux accueillants, des bureaux à Moscou, à Dubaï, des tankers vieillissants affrétés pour le pétrole russe que traitent raffineries chinoises turques indiennes, une nébuleuse implacable… Parlera-t-on un jour, à l'envers de Hanna Arendt, de la complexité du mal, quand il prend l'apparence des virtuosités juridiques...

Dans l'Express aussi, site et magazine, on me parle de sociétés écrans, mais il ne s'agit plus d'exotisme azerbaidjanais, mais de nous français, d'un de nos fleurons, la société Leroy-Merlin de la famille Mulliez, dont la branche russe, Leroy-Merlin Vostok aurait été exfiltrée en décembre dernier, via une société, nommée Scenarii Holding, domiciliée aux Emirats arabes unis, créée en août 2023, contrôlée par une holding nommée Cranberry, elle immatriculée dans une zone franche mais opaque de Dubai -montage bizarre mais qui conforterait le patron de Leroy-Merlin Russie, Laurent Defassiaux, pilier des entreprises Mulliez -manière de dire que le retrait des Mulliez de Russie, n'était qu'une apparence...

Le Monde évoque l'enquête de l'Express dans un papier dense consacré à la débacle des entreprises françaises en Russie, que l'on parte ou que l'on fasse sembant ou que l'on reste -Danone russie subit le contrôle d'un neveu du président tchétchène Kadyrov et selon le Financial times se préparerait à une vente forcée…

Dans son enquête sur Leroy-Merlin, l'Express m'apprend aussi que les salariés ukrainiens du groupe avaient été fort mal traités par leurs patrons français, isolés du reste du groupe, leurs e-mails professionnels et leurs messageries internes coupées, jamais rétablies, pour qu'ils ne puissent pas appeler au boycott de la Russie, terre précieuse pour leroy-merlin...

On lit tout ceci quand dans nos journaux on marque le deuxième anniversaire d'une guerre qui, titre la Montagne, est dans l’impasse... On parle des réfugiés ukrainiens en France, ce sont de beaux articles du Progrès, de la Nouvelle République -quand il n'y a pas d'enjeu commercial, nous sommes tout à fait estimables...

Pendant ce temps le Point nous fascine et nous égaie d'histoires d'espionnage, celle des agents soviétiques puis russes en France exumées par le journaliste Vincent Jauvert dans un livre dont le journal prend les bonnes feuilles... J'ai dit « nous égaye », car ce monde de ruses qu'on appelle l'espionnage semble distrayant comparé aux vérités du commerce.

On parle aussi d'un aventurier...

Qui, me dit l'Obs, s'en est allé en Ukraine, justement, pour toucher la guerre et ressentir ce qu'elle lui faisait, ce qu'elle nous fait, comme il était allé en Syrie partager les confidences de djihadistes, il s'appelle Romain Huet, et ses aventures ne sont pas gratuites, il est un sociologue qui paye de sa personne pour accoucher nos violences et nos peines, il a écrit sur l'émeute, il était dans les cortèges de gilets jaunes, il a écrit sur l'épuisement et les tentations du suicide, il écrit donc désormais sur les batailles, "La guerre en tête" est le nom de son bouquin, il dit que la guerre fait

venir à elle des êtres en mal d'opportunités de rencontres, qui ne savent plus vivre dans notre monde où le sens s’étiole. "La guerre révèle les défaillances de la vie que nous sommes tenus de mener en temps de paix. Il n'y a, sinon, aucune raison d'être attiré par une situation comme celle-ci, qui dégrade tout : les corps, les conditions de vie... »

Dans l'Humanité je lis la poétesse Ryoko Sekiguchi, dont les mots viennent des odeurs, et qui a écrit aussi sur les morts de l'Ukraine, pensant au tusnami de son pays, le Japon, frapsé en 2011, les algues pourries, l'iode, la décomposition.

Libération lui me présente un philosophe américain, Robert Harvey, qui dans son livre, "Parmi les gisants", décrit comment il pense vaticinant dans les cimetières, et me présente aussi, Libération, revenu de Gaza, un médecin britannique d'origine palestinienne, qui de retour chez lui n'arrive pas à oublier ces enfants qu'il a du soigner amputer dans le territoire qu'il avait rejoint après le 7 octobre...

Dans l'Obs encore, l'écrivain israélien Eshkol Nevo, qui lui donnait une conférence en Italie au moment de l'attaque du Hamas, raconte comment revenu dans son pays traumatisé, il est devenu une sorte de guérisseur en racontant des histoires aux civils, aux soldats...

Dans le Figaro vous lisez de beaux textes sur les écrivains roumains de Paris, Ionesco, Cioran qui se dépréciait, Panaït Istrati qui avait tout dit avant tout le monde sur la perversion du communisme soviétique -ils avaient une immense élégance dans leurs désespoirs.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-revue-de-presse/la-revue-de-presse-du-jeudi-22-fevrier-2024-4268068

On parle enfin d'une décharge...

Qui souillait les gorges de la Nesque au pied du mont Ventoux, reliquat de voitures volées et désossées jetées abandonnées et que les soldats de la Légion ont du évacuer, des tonnes de métal me dit Vaucluse matin... Serons-nous submergés...

Dans le Télégramme, je rencontre un étudiant brestois qui d'une décharge sur internet a inventé sa gloire... Sur twitter, désormais X il est connu comme Pamso 29, 29, c'est pour le Finistère, et ses mots ont été lus par 4% de la population mondiale... Plus de 329 millions de vues pour un tweet lancé le 4 février depuis son lit... Le tweet disait ceci.

"qui a l'image où y se passe des trucs de fou là".

Sans majuscule ni ponctuation.